En maternelle je pesais déjà 46 kilos, une obésité dite constitutionnelle. Aujourd’hui adulte, malgré la baisse de mon IMC de 69 à 24 (j’ai perdu 110 kg), je continue de porter le lourd diagnostic d’obèse. J’ai eu recours aux médicaments, à des interventions chirurgicales, à des soins de santé mentale et bien d’autres choses pour arriver à la combinaison de traitements nécessaires pour maintenir un poids correct, mais cela m’a coûté beaucoup d’argent. Après avoir payé de ma poche 14 000 $ pour ma première chirurgie bariatrique en 2009, les factures ont continué de s’accumuler à mesure que d’autres besoins sont apparus. Avec l’obésité, l’impact financier est sans fin, mais je suis sûre d’une chose : je vaux la peine d’être soignée.

Je bénéficie d’une assurance maladie d’entreprise exceptionnelle qui couvre la prise en charge de l’obésité. En 2021, le coût total de mes soins de santé pour mon assurance s’est élevé à 143 927 $. J’ai versé 1 723 $ de ma poche en plus de mes 2 298 $ de cotisations pour la prise en charge de ma famille. Et ce n’est pas l’année la plus chère pour moi à ce jour. Selon le CDC, la prise en charge médicale de l’obésité coûtait 147 milliards de dollars par an, en 2008 aux États-Unis. Les frais médicaux des personnes vivant avec l’obésité dépassaient de 1 429 $ ceux des personnes non obèses. L’impact de l’obésité sur mon corps et mon budget est sans fin.

Les personnes vivant avec l’obésité continuent de plaider en faveur d’une assurance maladie publique (Medicare) qui prenne en charge l’obésité, y compris les médicaments spécifiques. À l’heure actuelle, Medicare ne prend absolument aucun médicament contre l’obésité en charge, ce qui prive d’accès les personnes les plus vulnérables. On estime que 33 % des bénéficiaires de Medicare souffrent de diabète, le surpoids étant le facteur de risque le plus élevé pour le diabète de type II (90 - 95 % des cas). Les dépenses directes ont été multipliées par 4 entre 2007 et 2017, atteignant 984 millions de $ pour les personnes vivant avec le diabète et bénéficiant de Medicare. Le traitement trop cher de l’obésité a des répercussions sur notre santé et notre économie, et une coalition de personnes vivant avec des MNT ne cesse de demander : pourquoi devons-nous tomber malades avant de pouvoir obtenir un traitement ?

Les préjugés provoquent un manque de soins ou leur négligence. Les personnes vivant avec l’obésité risquent donc de développer d’autres MNT. La prise en charge des traitements contre l’obésité, notamment la chirurgie bariatrique, est trop faible, avec environ 40 % de la population américaine non prise en charge. La chirurgie est le traitement le plus efficace qui soit contre l’obésité, car elle réduit les frais de santé d’environ 29 % en 5 ans, tout en contribuant à la rémission d’autres MNT dans des proportions incroyables : 92 % du diabète de type II, 75 % de l’hypertension et 58 % des maladies cardiovasculaires. Elle sauve des vies et fait faire des économies, mais tous les traitements de toutes les MNT devraient être abordables et universels.

Pour nous assurer que toutes les personnes vivant avec des MNT bénéficient de soins de santé abordable, nous devons :

• Réclamer des mesures garantissant que les régimes d’assurance prennent en charge le traitement d’un plus grand nombre de maladies, dont l’obésité, en couvrant des interventions complètes fondées sur des données scientifiques.
• Appeler les décideurs du système de santé à écouter et relayer les voix des personnes atteintes de MNT, afin d’en finir avec l’asymétrie entre qualité et accessibilité financière.
• Appeler les décideurs du système de santé à éradiquer la faillite médicale en structurant le système sur la base des besoins des personnes et non de leur capacité à payer.

Les soins de santé sont un droit de la personne humaine. Les vies des personnes vivant avec des MNT en dépendent.